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La mobilité inclusive, un enjeu d’égalité?

13 septembre 2018

De gauche à droite: Cynthia Fleury, philosophe politique et Éric Le Breton, sociologue, aux 5es Rencontres de la Mobilité inclusive le 29 mai 2018. Crédit photo: @Laurent Guichardon - GRAPHIX IMAGES

État des lieux, obstacles, pistes d’amélioration, Cynthia Fleury, philosophe politique et Éric Le Breton, sociologue, croisent leurs regards sur la mobilité d’aujourd’hui et de demain. Rencontres.

Philosophe politique, Cynthia Fleury est professeur associé à l’École nationale supérieure des mines de Paris et dirige également la chaire de philosophie à l’hôpital Sainte-Anne.

Pourquoi vous intéresser à la mobilité ?

La mobilité comme valeur cardinale est au cœur d’une dynamique de potentialités. Elle est la perspective d’une meilleure vie relationnelle, familiale, personnelle et professionnelle. Elle n’est pas seulement une affaire de transports car il ne s’agit plus de posséder tel ou tel moyen de déplacement, mais d’avoir accès à telle ou telle possibilité de mobilité, facile, ordinaire, adaptée à ses besoins et en temps réel. On comprend pourquoi, la fluidité des transports publics et la mise en place de plateformes facilitant l’agencement des mobilités individuelles, type covoiturage, deviennent désormais incontournables.

Montée des inégalités, aggravation de la fracture territoriale,  pourquoi la vision pourtant égalitariste des transports par les pouvoirs publics, est-elle en échec ?

La montée des inégalités ne se limite pas à la seule mobilité des citoyens, elle touche tous les services publics. La raréfaction des moyens, la crise budgétaire ainsi que la perte du sentiment de solidarité collective expliquent en grande partie ces fractures sociales mais aussi territoriales. Car en polarisant les moyens sur les métropoles et les grandes villes, on a créé, certes, des centres d’attractivité mais on a fabriqué en parallèle des déserts territoriaux. De fait, plus les personnes sont vulnérables, moins leur mobilité est aisée et inversement. Un paradoxe.

La mobilité est vecteur d’aggravation des inégalités: qu’en est-il du modèle français de justice sociale ? Est-il à bout de souffle ?

Il y a une précarisation forte des populations, un compromis social en délitement, donc oui la culture solidaire s’effrite, ce qui est classique dans un monde en précarisation qui n’arrive plus tellement à concevoir une approche d’intérêt général. Mais parallèlement, il y a aussi quantité de collectifs qui défendent des approches plus solidaires et d’empowerment. Les deux tendances sont vraies, la modernité fait d’ailleurs souvent coexister des approches contradictoires.

Comment faire pour que tous les acteurs travaillent ensemble à une mobilité plus inclusive ? 

La prise en compte de la question de la mobilité demande une reterritorialisation de la question pour essayer d’instruire une situation de la façon la plus efficace possible. La considérer comme un enjeu de responsabilité sociale de l’entreprise, c’est un premier pas essentiel. D’un point de vue politique, tout enjeu, climatique, énergétique, social ou économique, est toujours au cœur d’un conflit de légitimités. Arbitrer entre ces légitimités n’a rien de spécifique à la question de la mobilité.

Quelles sont vos recommandations ?

Il est urgent de sortir de cette polarisation par le centre et de tous ces transports qui transitent par le cœur des villes. Il faut déployer des offres ciblées et adaptées aux besoins des populations et non pas l’inverse

Éric Le Breton est sociologue à l’université Rennes 2.

Le paysage de la mobilité s’est considérablement transformé sur les 50 dernières années ; quels sont les changements majeurs ?

Sur cette échelle temps finalement très courte, on constate deux changements majeurs : le premier, est l’étalement des villes. Dans les années 60, elles étaient très denses et resserrées autour du centre. Les Français se déplaçaient à pied pour répondre à leurs besoins au quotidien. D’ailleurs, chaque quartier était autonome disposant de son école, de ses commerces, de ses habitations et même de ses emplois. L’autre transformation, de taille, est la segmentation du travail. En quelques décennies, les emplois stables, bien rémunérés, se sont peu à peu transformés en emplois précaires, mal rémunérés. Lorsque l’on cumule les deux bouleversements, on voit bien comment la capacité de chacun à se déplacer est devenue la variable d’ajustement entre les espaces de vie et les temps de vie et de travail. Or, toutes les catégories sociales n’ont pas les mêmes capacités à faire face aux injonctions de la mobilité.

Pourtant en cinquante ans, on a créé des transports publics, construit des autoroutes, ouvert des lignes de train… bref, déployé une offre plus large ?

Effectivement. Des bus, des trains, des tramways circulent. On a construit de belles gares, de beaux lieux mouvants, mais toutes ces innovations sont concentrées au centre des agglomérations. Passé la première couronne, excepté en Île-de-France, les offres de transports sont quasi inexistantes. On habille les centres-villes comme des faire-valoir pour attirer les touristes. Du coup, si la part de la voiture baisse dans tous les centres villes, elle continue de progresser dans toutes les périphéries.

Quelles solutions envisagez-vous pour ces « empêchés » ? 

En termes d’innovation sur le terrain, les réponses émergent. On constate une montée en puissance des bonnes volontés, des intelligences, des initiatives privées et publiques dans le milieu rural et dans les zones périurbaines. Mais les inégalités ont la peau dure. Des agglomérations comme Bordeaux ou Toulouse captent l’essentiel du développement urbain alors que bon nombre de villes sont devenues des déserts inaccessibles. Jouer sur l’aménagement du territoire, en faisant venir les entreprises dans les villes endormies, en construisant des logements et en ouvrant des écoles…serait la voie royale. Sauf que l’on a pris le chemin inverse en concentrant les moyens sur les métropoles. Et parier sur l’aménagement prend beaucoup de temps.  Le pari n’est pourtant pas perdu grâce à l’investissement des élus, à la multiplication des bonnes pratiques, à l’engagement des associations. Ensemble, ils parviennent à faire émerger des solutions innovantes adaptées aux besoins de tous. À ce titre, la loi sur la mobilité tombe à pic parce qu’elle va donner une structure et du confort aux actions isolées.

Quel rôle pourrait avoir le digital ?

Pour l’heure, aucun et pour encore longtemps. Car le digital suppose des moyens et des compétences. En matière de mobilité, les deux font cruellement défaut. Pourtant oui, le digital serait une chance pour la mobilité inclusive.

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