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[Interview] Victor Delage, fondateur de l’Institut Terram

7 juillet 2025
[Interview] Victor Delage, fondateur de l’Institut Terram

Stress, troubles du sommeil, burn-out… Les mobilités du quotidien ont un impact direct sur la santé mentale de millions de Français. C’est ce que révèle une étude récente menée par Angèle Malâtre-Lansac (2), déléguée générale de l’Alliance pour la Santé Mentale et Victor Delage (1), fondateur de l’Institut Terram, que le LMI a rencontré. À l’heure où les politiques de transport se focalisent sur le climat ou la logistique, les auteurs appellent à une prise de conscience de l’impact psychique des déplacements quotidiens.

 

LMI. Pourquoi avoir choisi de croiser les thématiques de santé mentale et de mobilité ?

Victor Delage : Parce que c’est un angle aveugle. On parle souvent de transports en termes d’efficacité, d’empreinte carbone ou de coût, mais on oublie qu’ils conditionnent notre rapport au quotidien. Aller au travail, chez le médecin ou faire ses courses devient une épreuve pour beaucoup. Notre étude montre que pour des millions de Français, notamment les jeunes, les femmes ou les parents isolés, les trajets du quotidien peuvent être un facteur de stress, d’anxiété ou de colère. C’est un enjeu de santé publique. En mettant en lumière le lien entre trajets et souffrance psychique, nous voulons que les mobilités soient enfin intégrées dans les politiques de santé publique.

Les chiffres de l’étude sont très révélateurs. Pouvez-vous nous les détailler ?

VD : Absolument. 67 % des Français disent avoir vécu une période intense de stress ou d’anxiété, et la proportion est identique concernant les troubles du sommeil. Plus de la moitié (53 %) évoquent des symptômes dépressifs, un tiers un burn-out, et près d’un quart ont ressenti une colère violente liée à leurs trajets. Ce n’est pas marginal. Et quand on regarde les causes, les déplacements apparaissent comme un facteur déterminant : 41 % des personnes dépressives ou insomniaques les associent à leurs trajets, 43 % pour les burn-out, 44 % pour la prise d’antidépresseurs, et 46 % pour les épisodes de violence.

Certaines populations sont-elles plus exposées que d’autres à ces effets ?

VD : Oui. D’abord les jeunes : 35 % des 18-34 ans estiment que leurs trajets nuisent à leur santé, contre 22 % seulement des 50-64 ans. Ensuite, ceux qui font de longues distances : 67 % des usagers au-delà de 50 km se disent affectés, contre seulement 19 % pour les trajets de moins de 5 km. Et il y a des différences selon l’origine géographique : les urbains expriment davantage d’anxiété, de fatigue mentale, voire d’irritabilité que les ruraux. En revanche, les ruraux souffrent plus des coûts : 43 % trouvent les transports trop chers, contre 35 % des urbains.

Les femmes et les familles monoparentales apparaissent aussi comme plus vulnérables…

VD : Oui, car les transports aggravent des inégalités déjà existantes. 56 % des femmes de moins de 35 ans ne se sentent pas en sécurité dans les transports, et cette insécurité est un stress permanent. Les parents isolés cumulent les contraintes : 43 % d’entre eux disent avoir connu une colère extrême à cause des transports – soit deux fois plus que les personnes sans enfants à charge. À travers les mobilités, ce sont des vulnérabilités sociales qui s’expriment.

Quels modes de transport sont les plus ou les moins stressants ?

VD : La marche reste le mode le plus apaisant : seulement 14 % des marcheurs déclarent un niveau élevé de stress. À l’inverse, l’autopartage (49 %), la trottinette (41 %) ou les deux-roues motorisés (40 %) sont parmi les plus anxiogènes. Cela s’explique par l’insécurité perçue, l’imprévisibilité ou le stress organisationnel. Le train, le bus ou le métro restent au milieu du tableau. Mais ce qu’on observe surtout, c’est que les transports dits “actifs”, comme le vélo ou la marche, combinés à un autre mode, en particulier les transports collectifs, procurent plus de plaisir et de contrôle, donc moins de charge mentale.

La santé mentale a été déclarée Grande cause nationale en 2025. Quel message souhaitez-vous faire passer aux décideurs publics ?

VD : D’abord, que ce sujet devienne un enjeu politique à part entière. Les 57 % de Français qui disent structurer leur vie autour des transports, ou les 48 % qui se sentent « prisonniers de leur environnement », expriment une vraie détresse. Il faut aussi repenser les infrastructures en intégrant des critères de bien-être : sécurité, accessibilité, fréquence, confort. La mobilité ne doit pas être une contrainte subie, mais une liberté vécue. Et cela implique des choix budgétaires et territoriaux forts.

 

Lire l’étude

https://institut-terram.org/publications/mobilites-la-sante-mentale-a-lepreuve-des-transports/

 

(1) Victor Delage est le fondateur de l’Institut Terram. Il est l’auteur de plusieurs études : « Les ruraux face aux déchets sauvages ; « Jeunesse et mobilité : la fracture rurale ».

(2) Angèle Malâtre-Lansac est déléguée générale de l’Alliance pour la santé mentale. Elle coanime le collectif « Santé mentale Grande cause nationale ».

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